De Kratie à Stung Treng ou comment décéder sur un vélo en 2 actes – Acte 1 l’espoir

Nous avons entendu dire que le Mekong Trail qui permet d’aller de Kratie à Stung Treng est une belle expérience pour aller à la rencontre des habitants. Comme c’est le genre d’aventures que nous recherchons et que nous aimons bien nous faire mal, nous avons décidé de parcourir ces quelques 140 km à vélo en 3 jours.

Nous sommes arrivées à Kratie la veille. Une cambodgienne du Sipar, l’ONG dans laquelle nous avons travaillé, a réservé le taxi bus pour nous (5000 riels). Seul problème, il ne reste que des places sur la baquette arrière :-/ Tanpis nous ferons avec… On croit d’abord être 2 à l’arrière, nous sommes rassurées,… mais un premier mec monte puis un deuxième… Nous voilà agglutinée à l’arrière, les genoux dans les dents. C’est parti pour 8h de route.

Arrivée à Kratie nous jetons nos bagages dans une guesthouse et partons nous occuper de nos 3 jours de périple.

  1. Nous louons 2 vélos de ville à vitesses (et non un VTT car ça nous fait mal au cul et nous devons tenir 3 jours !).
  2. Nous voyons avec l’hôtel pour acheminer nos sacs au point d’arrivée (15000 riels) et récupérer les vélos.
  3. Préparer nos petits sacs à dos pour survivre 3 jours.
  4. Acheter des provisions : eau, fruits, gâteaux.

7h30 c’est parti pour la première étape et les 40 premiers kilomètres. Nous partons à bicyclette direction l’île de Kho Phdao où nous passerons la première nuit. Après un début difficile pour moi car je suis malade et quelques hésitations au sujet de la bonne direction à prendre, nous sommes enfin sur la bonne route.

Nous passons de petits villages en petits villages. Les enfants au bord de la route sont amusés de voir des étrangères sur un vélo à cet endroit. Ils nous lancent des « hello », font de grands coucou de la main et de larges sourires. Ils éclatent de rire lorsqu’on leur rétorque un suor sdei, le bonjour Cambodgien. Nous sommes sous le charme. Certains osent prendre leurs vélos pour venir à coté de nous et échanger les quelques mots d’anglais qu’ils ont appris : what’s your name, where do you come from,… Lorsque nous nous arrêtons, les enfants viennent autour de nous. Tout du moins les plus téméraires car les plus petits nous observent de loin et se réfugient dans les jupes de leurs mères ou sœurs lorsqu’on leur sourit. C’est quoi ces drôle de bêtes blanches au yeux bleu avec un « long noise » ?! Nous sommes l’attraction !

Sur le chemin il est possible de s’arrêter pour voir les dauphins d’eau douce dans le Mékong (il y a 5 bateaux sur 20m2, très peu pour nous, nous n’y allons pas). Il est également possible de passer la journée le long du Mékong, à proxiité des rapides, dans des maisons aménagées avec des dizaines de hamacs. C’est un peu le Aqualand local.

La route est facile (goudronnée et assez plate) mais quand arrive midi, qu’il n’y a pas un arbre et que tu as 40km dans les jambes c’est juste l’enfer d’être en plein soleil ! C’est actuellement la saison sèche. La nature est brûlée par le soleil, les rizières sont laissées à l’abandon, les paysages ressemblent plus à l’Afrique qu’à l’Asie… au bout d’un moment c’est un peu répétitif…

Nous nous arrêtons boire un verre sur le bord de la route. Le gars qui tient cette échoppe parle un peu anglais. Il est très content de pouvoir discuter avec des étrangers. Nous passons un agréable moment avec lui. Il nous raconte sa vie, ses rêves et nous apprend quelques phrases en cambodgien. A ce moment là un Néo Zélandais arrive sur un vélo à la recherche de l’embarcadère où nous nous rendons aussi. Nous décidons de poursuivre ensemble. Nous arrivons enfin au village dans lequel nous devons prendre le bateau pour l’île de Kho Phdao sur laquelle nous passons la nuit. Mais avant d’embarquer, nous mangeons un morceau (pas très bon) dans un bouiboui au bord de la route. C’était peut-être pas la bonne idée du jour car j’ai de nouveau des crampes au ventre (j’ai une pensée pour mon papi et croise les doigts pour ne pas à avoir à utiliser sa technique).

Arrivée à l’embarcadère on sait qu’il existe un ferry régulier qui fait les traversées mais on ne comprend pas bien à quelle heure il arrive. Un pêcheur nous propose de nous faire traverser en pirogue pour 10$ à 3 avec nos vélos. Nous commençons à vouloir négocier (car c’est 5 fois le prix du bâteau public), quand Steeve, notre compagnon de route, sort un billet et annonce que c’est pour lui car il ne veut pas attendre le ferry… C’est cool de traverser à l’œil, mais ce n’est pas comme ça qu’on a l’habitude de faire. La négociation est une institution dans ces pays. Si tous les touristes paient sans rien dire, les prix vont continuer à augmenter et moi l’année prochaine je skie en juillet !

Arrivées sur l’île nous faisons encore 6 km pour trouver notre homestay. Ce village est accompagné par une ONG, le CRT. Ils accompagnent les villageois et les ont formé à recevoir des étrangers pour diversifier leurs sources de revenus. Ici le principe équitable, chaque famille à tour de rôle, peut loger des étrangers. Il suffit de repérer la pancarte « my turn » pendue devant la maison de l’hôte du jour. Ce soir nous dormons donc dans la maison traditionnelle sur pilotis d’une famille cambodgienne.

Le confort est très sommaire. Tout le mode dort dans la même pièce sur de fins matelas par terre (3cm à tout casser). Des rideaux nous séparent de la pièce principale. Première chose, prendre une douche ! Comme ils reçoivent des étrangers, ils ont amélioré leur ordinaire : le bac d’eau froide pour prendre la douche est dans une cabane fermée (si ce n’est pas le luxe !)…  par contre pas de lumière donc le lavage de dents avant de se coucher se fera à la frontale. Il est 18h30, ils nous servent à manger par terre. Le repas est copieux, simple mais bon (riz blanc, œufs fris et légumes).

Malheureusement il n’y aura pas beaucoup d’échange avec la famille qui nous accueil. La seule jeune fille qui parle anglais a un bébé à s’occuper. Nous échangeons avec notre compagnon rencontré en route, Steve. A 20h00 tout le monde au lit, car ici on vit au rythme du soleil…puis nous sommes bien fatiguées et demain nous partons à l’aube.

NOS CONSEILS
  • A Kratie, dormir à la Balcony guesthouse, un peu excentrée mais avec un restaurant en hauteur avec vue sur le Mekong bien agréable. L’hôtel s’occupe de faire parvenir vos bagages à Stung treng. Ils ont un partenariat avec l’agence Explore Asia où vous devez déposer les vélos à la fin de l’expédition.
  • Partir très tôt le matin (7h00 maximum) pour éviter les grosses chaleurs. Le mieux est donc de récupérer les vélos le soir.
  • Prendre le temps de s’arrêter pour aller à la rencontre des villageois. Ils adorent, surtout les enfants qui s’amusent à dire les 4 mots d’anglais qu’ils connaissent.

-       Voyez avec votre hôtel pour les vélos. Il n’y a qu’un loueur à priori. Nous avons payé l’un à 8000 riels (soit 2$) par jour et l’autre à 6000 riels car il était vieux. Les VTT sont un peu plus cher. En tout cas pensez à négocier !

-       A Kho Phdao les prix sont fixes, 8$ par personne. Ceci inclus le gîte et le couvert (diner et petit déjeuner)

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7 comments on "De Kratie à Stung Treng ou comment décéder sur un ..."

  1. Des qu’ils auront des vélos électriques sans oublier la selle rembouree, nous aussi on ira faire le tour en vélo!!!!!!!

    • En attendant, vous pouvez venir à Myanmar car à Bagan ils ont les vélos électriques….enfin c’est ce qu’on nous a dit! Nous allons vérifier dans quelques jours

  2. Mais quelle idee aussi de couloir faire le tour de France au Cambodge ! ;)
    J’ose pas demande la technique ? :-o

    • Oui nous confirmons ce n’était pas la best idea ever!!!
      Non n’ose pas….. Et Je pense que t’as compris, quoique, il faut un savoir faire particulier que t’apprends seulement ds les calanques de Marseille.

    • Oui bon ben ça va hein ! J’avais plus les poids rouges sur la gueule que sur le maillot et le teint de Mimax était plus jaune que le maillot…

  3. garric-lefebvre on

    Pour le rembourrage de la selle, après 4000kmsen Asie du sud-est, acheter une chambre à air de scooter local, petit diamètre de roue, la gonfler, la plier en deux, l’attacher sur la selle avec des vieilles chambres à air découpées pour pas que ça glisse, confort assuré genre air bag fessier

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